samedi 13 septembre 2008

Shigurui

SHIGURUI


Un soir de février 2008, entre deux paragraphes sur les photons et leur profil de dose, je demandais à un correspondant japonais trilingue (anglais, japonais et français) de m’envoyer les premiers épisodes de Shigurui. Je savais juste que la série traitait de samouraï, de katana et d’histoire médiévale japonaise. Mais j’étais loin de me douter de la qualité esthétique de l’anime en question.


Au cours de l’année 1529, le frère cadet du shogun Tokugawa, être sadique et dérange, décide de rassembler les meilleurs bretteurs du pays afin d’organiser un tournoi à armes réelles. Malgré les protestations sanglantes de ses vassaux par le biais d’un seppuku, le daimyo refuse d’entendre raison. En effet brandir des armes dans la cours du château de Suruga pourrait être assimilé à un acte de rébellion et lui couterait ses titres, ses terres, son statu de daimyo et sa tête.


Le premier match opposera deux adversaires déjà meurtris dans leur chair:

-à gauche Gennosuke Fujiki, samouraï manchot, adepte du style Koga Ryu

-à droite Irako Seigen, samouraï aveugle, estropié et adepte du style du dragon aveugle.


Le principal intérêt de la série sera donc de savoir comment chacun des adversaires s’est retrouvé dans cet état lamentable. Et quelle force leur a permis de passer outre ces blessures pour se retrouver dans ce tournoi pour régler définitivement leurs différents. Et qui sont les deux femmes qui les accompagnent et leur accordent leur soutien sans condition ?


Shigurui vous transporte dans un Japon médiéval ou les samouraï, loin de l’image d’Epinal qui leur ai souvent associé, à savoir de braves nobles raffiné et humanistes, sont des despotes sanguinaire, calculateur qui règnent en maitre dans leur dojo, leur territoire, leur résidence.


Ainsi cruauté, souffrance soumission, sexe et soif de pouvoir rythment la vie des personnages. Notamment celle d’Iwamoto Kogan, figure de proue du manga, maitre et Némésis des deux protagonistes du duel. La violence graphique, émotionnelle de l’œuvre en rebutera plus d’un alors âmes sensibles attention.


L’adaptation animée se passe en 12 épisodes. La réalisation est impeccable avec une animation correcte, saccadé pour les besoins de l’œuvre. Plusieurs fois au cours de la série, vous aurez le sang glacé, le souffle court et aurez l’impression de voir les actions au ralenti avant et même la première entaille. Ensuite votre cœur redémarrera et le sang coulera a flot. Mais lequel restera debout ? Vous l’aurez compris l’atmosphère des duels est oppressante et n’est pas sans rappeler les films de samouraï des grands maitres, qui a dit Kurosawa ?


Inspiré d’un roman de Norio Nanjo, « le tournoi du château de Suruga », le mangaka Takayuki Yamaguchi, puis les équipe du studio MadHouse, nous livrent une fable sur la cruauté, la souffrance et l’esthétisme. Les musiques toute traditionnelles sont elles aussi un point fort de la série et collent parfaitement à l'ambiance deletere mais néanmoins magnifique de l'oeuvre.


Il est important de noter que le manga en cours de parution, 8 tomes en France, 11 au Japon est beaucoup plus détaillé que l’anime dont la fin correspond au tome 6. La narration se fait au style indirect, plongeant le lecteur dans un roman superbement illustré avec des coupa anatomique a faire pâlir d’envie n’importe quel chirurgien. Je vous le conseille fortement pour ne pas être frustré après le 12ème épisode.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

shigurui, j'en ai sur mon pc, vais voir ca alors.
j'avais vu le premier episode et comprenais pas trop ce qui se passait.
vais revoir ca en profondeur